« Malgré cela, sa pêche n’est pas interdite aux pêcheurs locaux », a-t-il expliqué. La Grande île a mis en place le « Protocole de pêche » pour encadrer l’accès à cette ressource. Cet accord permet de négocier avec d’autres pays ou entreprises étrangères. « Il ne s’agit pas d’une vente, mais d’un droit d’accès. Les thons migrateurs traversent plus de 30 pays de l’océan Indien. Ils restent seulement 3 à 5 mois dans nos eaux, contre 9 mois dans celles des Seychelles », a précisé le ministre. Si Madagascar refusait ce droit, le thon serait pêché ailleurs. Le droit d’accès est de 394 USD par tonne, soit environ 1 800 ariary/kg, le plus élevé d’Afrique. A titre de comparaison, il est de 186 USD/tonne aux Seychelles et 227 USD/tonne à Maurice. Le carburant reste la dépense principale, avec 7 000 à 10 000 litres consommés chaque jour.
Régulation
Au niveau mondial, le stock de thon est estimé à 5,4 millions de tonnes, dont 1,2 million dans l’océan Indien. Chaque année, 52 000 tonnes traversent les eaux malagasy. Parmi elles, 14 000 tonnes sont attribuées aux pays européens, 1 500 tonnes à Japan Tuna, 5 000 tonnes à Interatun, et seulement 800 tonnes sont accessibles à Madagascar via REFRIGEPECHE Est. Tous les accords de pêche sont des renouvellements, certains datant de 1986. Les gros thons sont pêchés à 34 km des côtes, tandis que les petits pêcheurs travaillent à moins de 24 km. Depuis 2021, aucun navire chinois ne pêche à Madagascar. Pour lutter contre la pêche illégale, 25 navires sont mobilisés, avec un budget annuel en carburant d’un milliard d’ariary. Selon le ministre, « ce dispositif fait de Madagascar un pays leader en Afrique dans ce domaine, avec l’aide d’ONG et d’ambassades internationales ».
Carinah Mamilalaina